Cinq ans après la fin du chantier, Sophie et Stéphane, adhérents de Bures en Transition, témoignent sur leur projet de maison en structure bois, connues suivant des principes bioclimatiques.
Parlez-nous de votre projet
Nous étions sensibles au respect de l’environnement, nous logions alors dans une maison ancienne, sombre et mal isolée. Le projet est l’issue d’une rencontre avec notre architecte Philippe, lors des journées « Architecture à Vivre ». Nous souhaitions une maison basse consommation, très lumineuse, répondant à nos aspirations architecturales. L’aspect bioclimatique, s’est rapidement imposé, faisant la part belle aux apports solaires, et limitant les ouvertures côté nord. Après avoir envisagé, la brique, le métal (!) et le béton, nous avons retenu une construction en ossature bois dès que nous avons trouvé un entrepreneur compétent raisonnable sur les prix.
Pourquoi votre maison est-elle bioclimatique ?
La façade nord est presque fermée pour limiter les déperditions. Elle intègre le garage et le cellier qui servent d’espaces tampon. Au sud, la façade est ouverte au maximum pour laisser pénétrer le soleil en automne et en hiver. L’été, le soleil étant plus haut, le débord du toit protège la maison des surchauffes. Les parois sont très bien isolées : les murs intègrent 25 cm d’isolant bio-sourcé en laine de bois, le toit et le sol, 30 cm d’isolant (polystyrène et laine de bois). Résultat : la maison n’a besoin de chauffage que durant les mois l’hiver, lorsque le ciel est couvert. Après de longues réflexions, nous avons opté pour une solution classique de chaudière à gaz pour le chauffage et l’eau chaude. Lorsqu’on utilise le poêle à bois, même par grand froid, il suffit à chauffer toute la maison. La ventilation est assurée par une VMC double flux. Les douches sont équipées d’un échangeur de chaleur tubulaire, qui préchauffe l’eau froide avec l’eau d’écoulement et permet de réduire de 2/3 la consommation d’eau chaude. L’ensemble de l’éclairage est assuré par des ampoules LED.
Et financièrement ?
Le budget n’a pas été plus élevé que pour des solutions en brique ou en béton : le projet a su intéresser des artisans, qui ont fait des efforts sur leurs prix pour obtenir les marchés de travaux. Nos frais de loyer durant la construction ont été limités par la rapidité des travaux, réalisés en seulement 6 mois : les murs, préfabriqués en atelier, ont été assemblés sur le chantier en moins de 2 semaines. En moyenne, le gaz et l’électricité nous coutent à eux deux 5€/m2 et par an. C’est finalement l’eau, très chère sur la commune de Bures-sur-Yvette, qui est notre 1er poste de dépense, alors que le jardin est arrosé par l’eau de pluie récupérée dans le puisard !
En conclusion
Le plus important est le temps passé à réfléchir sur le projet. La maison est plutôt low-tech, sans panneau solaire et sans domotique, mais elle n’en est pas moins basse consommation par l’optimisation des apports solaires et l’isolation. De plus, et au contraire du béton, la prépondérance du bois permet de stocker une quantité importante de CO2 qui compensera pour ce XXIe siècle les émissions liées au chauffage au gaz, et en fait déjà une maison presque neutre en carbone.